Liss M & Erchull MJ (2012). Feminism and attachment parenting: attitudes, stereotypes, and misperceptions. Sex Roles; DOI 10.1007/s11199-012-0173-z
Quel genre de mères deviennent les féministes ? Selon une nouvelle étude [2012] menée par Miriam Liss et Mindy Erchull, de l’Université de Mary Washington aux États-Unis, les mères féministes reconnaissent l’importance des pratiques pragmatiques et à long terme associées à la parentalité de proximité – une approche centrée selon laquelle les besoins de l’enfant sont idéalement satisfaits selon son horaire plutôt que celui du parent. Leurs travaux sont publiés en ligne dans la revue Sex Roles de Springer.
Les féministes sont souvent dépeintes dans les médias comme anti-famille et anti-maternité. L’hypothèse stéréotypée selon laquelle les féministes ne sont pas intéressées à prendre soin des enfants a contribué à la réaction négative envers le mouvement féministe.
Liss et Erchull ont cherché à savoir si les pratiques parentales d’attachement, en particulier, étaient approuvées par les femmes féministes afin d’éclaircir la conversation à savoir si l’attachement est une façon autonomisante ou oppressive d’être parent. Les chercheuses étaient également intéressées à savoir si les stéréotypes sur la parentalité féministe correspondaient à la réalité.
Elles ont recruté 431 femmes américaines (147 mères féministes, 75 non-mères féministes, 143 mères non féministes et 66 non-mères non féministes) qui ont répondu à une enquête en ligne sur le féminisme et le maternage. Le questionnaire évaluait leurs propres croyances sur trois pratiques différentes associées à la parentalité de proximité – l’allaitement non-écourté, le cododo et le portage fréquent de l’enfant – ainsi que leur perception sur l’établissement d’horaires stricts pour un enfant. Les participantes étaient ensuite invitées à répondre aux questions comme elles pensaient que le ferait une féministe typique.
Les résultats ont démontré que les féministes étaient plus susceptibles de soutenir les pratiques liées à la parentalité de proximité que les non-féministes. Alors que les non-féministes étaient plus susceptibles d’approuver des horaires stricts pour les enfants. Ces résultats suggèrent que l’attachement est un type de parentalité qui attire les femmes féministes.
Fait intéressant, les non-féministes, dont les mères en particulier, entretenaient des perceptions erronées à propos du féminisme typique, qu’elles considéraient comme largement indifférentes aux pratiques intensives associées à la parentalité de proximité. Ainsi, les non-féministes ont perçu les féministes comme moins intéressées qu’elles par le modèle de parental d’attachement, alors qu’en réalité, les féministes l’étaient davantage.
Liss et Erchull concluent : « Nos résultats suggèrent que les stéréotypes répandus selon lesquels les féministes s’opposent aux relations romantiques et familiales sont incorrects. Nos données indiquent que les femmes féministes sont, en effet, intéressées par les pratiques parentales d’attachement. »
Traduction libre
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