Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et résolutions subséquentes de l’Assemblée mondiale de la Santé (le Code)
Créer des environnements favorables à l’allaitement c’est aussi limiter la pression commerciale des fabricants et distributeurs d’aliments et de boissons pour les bébés jusqu’à 36 mois et des produits connexes.
But du Code
Protéger l’allaitement
Afin de protéger l’allaitement, tout en assurant une utilisation correcte des préparations commerciales pour nourrisson et des produits connexes lorsque c’est nécessaire, le Canada est signataire du Code adopté en 1981 par 118 pays. Depuis, ce Code est régulièrement bonifié par des résolutions de l’Assemblée mondiale de la Santé. Son but n’est pas d’interdire l’utilisation de ces produits, mais « d’assurer leur utilisation correcte ». Il vise aussi à contrer leur idéalisation par l’intermédiaire de photos ou textes.
L’allaitement, qui se fait normalement au sein, est le meilleur moyen de donner un bon départ et a des effets tout au long de la vie. C’est le mode d’alimentation le plus sûr et le plus adapté aux besoins des tout-petits. Les recommandations sont de poursuivre l’allaitement jusqu’à deux ans ou plus, accompagné d’aliments complémentaires appropriés à partir de six mois.
Produits visés
- Tous les aliments et boissons pour les moins de 36 mois
- Les biberons et les tétines
- Les suces

À qui s’adresse le Code ?
Le Code s’adresse aux fabricants et distributeurs des produits visés. Il concerne également tous les individus et toutes les organisations qui ont une influence directe ou indirecte sur les décisions des personnes enceintes et des familles des tout-petits. En voici quelques exemples:
Les intervenant(e)s
- Personnel de la santé
- Personnel et bénévoles des ressources communautaires
Les influenceurs
- Blogues et sites web
- Médias sociaux
- Magazines
- Films et TV
Les établissements
- Réseau public de santé et de services sociaux
- Cliniques médicales
- Ressources communautaires
Les espaces de vie
- Municipalités
- Services de garde
- Écoles et universités
- Organismes communautaires
Les distributeurs
- Épiceries
- Pharmacies
- Boutiques de maternité
Et aussi
- Fabriquants et distributeurs de jouets
- Fondations
- Etc.
Les dessous du marketing de l’alimentation des tout-petits
55 G$ en 2019
Le marché mondial des substituts de lait maternel est extrêmement lucratif et florissant. La production mondiale a doublé entre 2005 et 2019 [Baker P, et coll. (2021)].
Le MAQ a réalisé une revue de littérature sur les conséquences des pratiques de l’industrie de l’alimentation des tout-petits. Bien que non exhaustive, elle dresse un portrait global et alarmant des principales stratégies marketing utilisées et de leurs conséquences. Une soixantaine d’études scientifiques y sont répertoriées. Pour la consulter, cliquez ICI
Des stratégies émotionnelles pour atteindre et établir des relations avec les futures mères
Le marketing des préparations pour nourrissons est très répandu et utilise des techniques émotionnelles puissantes pour vendre aux parents un produit largement inférieur au lait maternel. Le problème n’est pas le produit, mais plutôt le marketing incontrôlé, qui entraine une surconsommation dangereuse, et ce, dans l’intérêt exclusif des fabricants et des distributeurs. Le seul objectif de la communication sur les préparations pour nourrissons devrait être d’aider les parents et les personnes qui s’occupent des enfants à prendre la meilleure décision possible pour le bébé. La publicité ne fait rien pour aider à cet égard. Elle promeut des différences de produits fallacieuses et les renforce avec des marques confuses. Sous sa forme numérique, qui a pris une telle importance ces dernières années, elle est particulièrement manipulatrice.
Les parents ne sont pas les seuls à être manipulés
De nombreuses personnes et organisations, sous l’influence de l’industrie, font la promotion de ces produits sans en avoir conscience et sans réaliser l’ampleur des conséquences néfastes que cela entraine. En faisant connaitre, comprendre et appliquer le Code, nous pouvons limiter la portée du marketing non éthique de ces produits.
Un cadre légal insuffisant
Bien que le Canada ait voté en faveur du Code, son application est essentiellement soumise à l’autorégulation de l’industrie. Seul l’étiquetage est soumis à certaines règles.
Les établissements de santé « Amis des bébés » doivent appliquer le Code. Au Québec, cette certification est sous la responsabilité du ministère de la Santé et des Services sociaux.