Lettre ouverte
La coqueluche est particulièrement dangereuse pour les bébés de moins d’un an. Avec la recrudescence des cas au Québec, c’est un message largement véhiculé. Mais qui nous rappelle que la poursuite de l’allaitement est une stratégie efficace de protection des tout-petits contre les maladies respiratoires efficace? La santé publique du Québec vient de manquer une occasion importante.
Dans la directive datée du 4 septembre 2024 adressée aux parents et aux membres du personnel et aux bénévoles des écoles du Québec, la Direction générale de santé publique recommande aux personnes avec un diagnostic de la coqueluche d’éviter d’être en contact avec les enfants de moins d’un an. Or, sans directives claires, certaines femmes pourraient sevrer leur tout-petit pour éviter de le contaminer, alors qu’au contraire, le réflexe doit être de poursuivre l’allaitement. On n’a donc rien appris de la pandémie de covid-19?
Les enfants non allaités sont plus à risque de souffrir d’une infection respiratoire grave. Les données probantes démontrent que le tiers des infections respiratoires pourraient être évitées grâce à l’allaitement, de même que plus de la moitié des hospitalisations liées à ces infections. Cet effet protecteur provient des cellules immunitaires et des anticorps sécrétés par la mère et qui s’adaptent à son environnement, dont les virus en circulation.
La Semaine mondiale de l’allaitement maternel commence dans quelques jours, le 1er octobre. Il est urgent que notre système de santé protège, encourage et soutienne l’allaitement à tous les niveaux. Il ne s’agit pas de mettre la pression sur les femmes, car chaque femme doit être libre de prendre les décisions qui touchent à son corps. Il faut soutenir les femmes et les personnes qui veulent allaiter pour leur permettre de le faire aussi longtemps qu’elles le souhaitent. Du soutien peut être trouvé auprès des ressources communautaires en allaitement au www.ressources-allaitement.org.
Raphaëlle Petitjean
Directrice générale
Mouvement allaitement du Québec