Chaque année, l’Association pour la Santé Publique du Québec (ASPQ) organise la Semaine de la santé durable au Québec.
Cette année, le thème était « La réduction de la maladie »; l’événement s’est déroulé du 1er au 7 avril 2024. Un riche programme a permis d’aborder une panoplie de sujets en lien avec l’état de la situation sur diverses maladies au Québec et de faire ressortir l’importance de les prévenir. Des solutions pour réduire les inégalités ont également été abordées. Afin de continuer dans cette belle lignée de réflexions, et considérant que l’allaitement est l’une des interventions ayant un grand potentiel pour réduire les inégalités sociales de santé, il s’avère utile d’explorer comment le mode d’alimentation infantile a des répercussions sur l’environnement y compris sur les émissions de gaz à effets de serre (GES). Cela peut nous aider à envisager des actions qui favorise une santé durable au Québec, surtout en considérant que les nourrissons constituent une population particulièrement vulnérable aux effets des perturbations climatiques.
À cet effet, nous présentons des données probantes sur le sujet dans ce commentaire publié récemment dans la Revue canadienne de santé publique – Alimentation infantile et changements climatiques: une opportunité prometteuse.
Nous y exposons les répercussions du mode d’alimentation infantile sur i) les émissions de GES; ii) l’empreinte hydrique et la production de déchets ; et iii) les risques pour la santé des nourrissons, tous associés aux changements climatiques. Il en ressort que l’allaitement peut réduire de près de 50% l’empreinte carbone liée à l’utilisation des préparations commerciales pour nourrissons tout en diminuant leur empreinte hydrique et les déchets associés.
Finalement, rappelons qu’au Québec, 89% des mères amorcent l’allaitement à la naissance (en comparaison à 90% au Canada)[1]. On peut donc en déduire que la grande majorité des femmes souhaitent allaiter leur nourrisson. Cependant, elles n’ont pas toujours des conditions favorables pour poursuivre l’allaitement aussi longtemps qu’elles l’auraient souhaité. Un soutien adéquat et opportun en allaitement, tel celui apporté par les conditions de l’Initiative des amis des bébés (IAB), pourrait les aider à instaurer et poursuivre des pratiques optimales dès la naissance, moment crucial pour la dyade mère-enfant. Il est donc essentiel qu’un plus grand nombre de décideurs au Québec connaissent ces données afin de doter notre société des meilleures conditions pour des pratiques optimales en ce qui concerne l’alimentation du nourrisson.
Bonne lecture!
Isabelle Michaud-Létourneau et Micheline Beaudry
[1] Statistique Canada. (2024). Tableau 13-10-0096-01 Caractéristiques de la santé, estimations annuelles. Ottawa, Statistique Canada. Consulté le 31 janvier 2024 : https://doi.org/10.25318/1310009601-fra
Vous pouvez accéder gratuitement au commentaire publié grâce au lien fourni plus haut. Toutefois, il n’est pas possible de le télécharger afin de respecter les attentes de l’éditeur. Si vous désirez en obtenir une copie électronique, vous pouvez en faire la demande au MAQ en utilisant le formulaire ci-dessous.