Lancée le 26 septembre 2017 à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’édition 2017 de l’Observatoire du droit à l’alimentation et à la nutrition marque son dixième anniversaire par le bilan de la dernière décennie, lorsque la crise alimentaire mondiale a porté le nombre de personnes souffrant de la faim à son pic. Malgré quelques progrès, les causes fondamentales ayant conduit à cette crise persistent encore et continuent d’affecter des millions de personnes.
Les auteurs de ce rapport se sont penchés sur l’allaitement au sein en situation de crise. On peut y lire :
« L’emploi des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi s’est avéré une mesure provisoire adéquate pour traiter la malnutrition aigüe sévère dans certaines circonstances, particulièrement les situations d’urgence. Toutefois,
le recours à ces aliments capte une part croissante des maigres fonds consacrés aux opérations de secours d’urgence, compromettant ainsi la capacité à promouvoir l’allaitement au sein et des pratiques nutritionnelles optimales ainsi que des solutions durables en matière de sécurité alimentaire. […]
Autre inconvénient notable des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi : le remplacement ultérieur potentiel de l’allaitement au sein. Une telle substitution est particulièrement néfaste dans les situations d’urgence. En effet, la protection et la promotion de l’allaitement au sein se sont avérées être deux piliers pour la survie des enfants et pour le droit à l’alimentation et à la nutrition, car l’allaitement au sein constitue un acte de souveraineté, même dans les conditions les plus extrêmes. […]
Les cas de malnutrition aigüe sévère chez le nourrisson de moins de six mois apparaissent souvent dans des situations de crise. Les Directives opérationnelles pour l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants dans les situations d’urgence représentent un outil efficace permettant de protéger l’allaitement au sein en sa qualité de ressource la plus effective et la plus durable pour prévenir la mortalité infantile ainsi que pour stimuler la croissance du nourrisson et le développement qui contribue à forger la résilience mieux que tout autre type d’intervention, y compris dans les cas de forte prévalence associée de malnutrition aigüe sévère et de VIH. »
Communiqué de presseObservatoire du droit à l’alimentation et à la nutrition 2017